Ecrire et ne pas être lu(e) , à quoi ça sert ? Certes, il reste l'expression mais sans partage, la délivrance et le soulagement sans projection, un accouchement sans enfantement. Un peu comme parler face à un mur (au sens propre du terme). Crier dans une forêt déserte et glacée dont le sol est recouvert par une couche épaisse de neige étouffant et absorbant le moindre murmure. Aucun écho, aucun retour. Le vide total qui renvoie à sa propre solitude. Le cri est déchirant mais il n'écorche que le silence obscur et pesant sans vraiment l'entamer. Alors, écrire et ne pas être lu(e) est la non-reconnaissance de l'Etre, l'ignorance et l'indifférence absolue de Soi et de l'Autre. Un miroir sans tain, un kaléidoscope éteint, une nuit sans étoile...